L'espoir
de Dieu pour L'Amérique (1)
21
Octobre 1973 - Washington, D.C.
Mesdames
et Messieurs, je voudrais vous exprimer une fois de plus ce soir mes
remerciements pour être venus à ma conférence. Mon sujet, ce soir, est :
"L'Espoir de Dieu pour l'Amérique".
J'aime
beaucoup chacun d'entre vous, parce que j'aime Dieu - et que Dieu aime
l'Amérique et le peuple américain.
Cela a
toujours été un principe fondamental dans la providence de Dieu que, pour
recevoir Sa bénédiction, l'on doive d'abord montrer qu'on est digne de la
bénédiction. Au cours de l'histoire, beaucoup de justes montrèrent qu'ils
méritaient la bénédiction de Dieu en menant une vie de sacrifice. Néanmoins,
nous savons que le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui n'est pas à
proprement parler le Royaume de Dieu. Nous avons appris que l'histoire de
l'humanité a commencé par un faux pas, du côté du mal. C'est pourquoi la Bible
dit que le dieu de ce monde est Satan.
La
stratégie de Dieu a été de susciter des champions pris à ce monde du mal dans
le but de restaurer le monde et de construire Son Royaume. Pour comprendre Ses
voies, examinons donc l'histoire de la providence de Dieu. La famille d'Adam
fut la première famille dans la création de Dieu. A cette famille appartenait
un homme, Abel, que Dieu choisit pour être Son premier champion. Abel servit
Dieu de tout Son coeur, et devint le premier homme à donner sa vie pour le but
de Dieu.
Une
mission incompréhensible
Plus
tard, Dieu appela Noé comme Son champion. Et Noé accomplit une mission peu
commune. Dieu ordonna à Noé de construire un bateau, et Noé devait le faire sur
le sommet d'une montagne. Cela relève du bon sens que, pour construire un
bateau, il faut un chantier naval près de quelque étendue d'eau. Mais les
instructions données à Noé étaient de construire l'arche au sommet d'une
montagne plutôt qu'au bord de la mer ou d'un fleuve. Combien d'entre nous ici
pourraient accepter cette sorte de mission ? Combien d'entre nous pourraient
obéir à un tel commandement et se mettre au travail sans le moindre petit doute
?
Au
temps de Noé, personne ne put croire qu'il avait reçu un commandement de Dieu -
ni personne ne l'accepta dans sa mission de révéler la venue du jugement par le
déluge. Pouvez-vous imaginer comment Noé apparut aux hommes de son temps ?
Pendant 120 ans, il monta et descendit, remonta et redescendit cette montagne
pour travailler à son bateau. Est-ce qu'une dame dans l'assistance aimerait
s'imaginer dans la position d'épouse de Noé ? Je ne pense pas que vous seriez
une femme très heureuse.
La
femme de Noé a dû remplir chaque jour la corbeille du déjeuner avec très peu de
nourriture. Noé était si occupé avec l'arche qu'il ne pouvait pas trouver le
temps de pourvoir aux besoins de sa famille. En quelques mois seulement les
querelles de famille ont dû commencer, mais ce n'est pas seulement pendant 12
mois ou 12 ans que la femme de Noé dut endurer la situation, mais pendant 120
ans. Pourquoi donc Dieu demanda-t-Il à Noé une mission aussi incompréhensible ?
Pourquoi Dieu doit-Il travailler de cette façon ? Il y a une raison. C'est à
cause du mal.
Dieu ne
peut cohabiter avec le mal. La direction de Dieu s'oppose à 180 degrés à celle
du mal. Dieu abhorre le mal ! Dieu ne peut pas accepter les choses que le monde
du mal accepte. Ainsi Dieu ne veut rien avoir à faire avec le monde du mal, ou
avec tout ce qui est corrompu par le mal.
Nous
sommes tous à l'image de Dieu et nous pouvons trouver des traits semblables aux
Siens dans notre nature humaine. Réfléchissez, si vous avez un ennemi vis-à-vis
duquel vous éprouvez des sentiments vifs, vous ne tenez pas tellement à
regarder cette personne. De même, Dieu ne veut rien avoir à faire avec le mal,
le monde satanique. C'est pourquoi, dans Son action, Dieu choisit des voies
souvent incompréhensibles à l'homme.
Dieu
teste aussi la foi de l'homme. Il ne peut pas le faire en demandant simplement
des choses ordinaires. Nous devons être prêts à nous conformer aux ordres
extraordinaires de Dieu. Nous devons manifester à Dieu une foi absolue. Ce
n'est pas une tâche facile. Les gens pensaient que Noé était fou de construire
une arche. Personne ne sut qu'il occupait la position centrale dans le plan de
Dieu.
Pas
seulement Noé, mais aussi d'autres hommes de Dieu semblent avoir agi de façon
étrange lorsqu'on les considère du point de vue de ce monde. Regardons Abraham.
Le fils
du fabricant d'idoles
Dieu
appela Abraham, non pas d'une famille ayant pour chef un homme de Dieu, mais de
la maison d'un fabricant d'idoles, et Dieu lui ordonna de se séparer de son
mauvais environnement et de quitter sa patrie. Dieu voulait qu'Abraham soit Son
champion. Tel était le commandement personnel de Dieu. Si Abraham avait alors
discuté de cette question avec son père, le fabricant d'idoles lui aurait sans
aucun doute demandé : "Es-tu fou ?" Abraham se garda bien de
mentionner à son père quelque chose concernant les instructions de Dieu. Qui
l'aurait cru ? Sa mission n'était pas seulement de dire hello à son voisin d'à
côté. Dieu lui commanda de se mettre en route vers un pays étranger, aussi
lointain que l'Egypte.
La
décision d'Abraham fut ainsi une décision solitaire, fondée sur sa foi et sa
confiance en Dieu. Par la foi seule, il prit sa décision et partit, sans autre
pensée que de suivre le commandement de Dieu. Je sais qu'il s'esquiva au milieu
de la nuit. Il se retrouva brusquement errant comme un gitan. Il vécut dans le
renoncement à lui-même ; il avait tout abandonné.
Les
champions de Dieu ont une caractéristique en commun : ils commencent leur
mission en renonçant à eux-mêmes et à leur environnement. Le fils d'Isaac,
Jacob, ne fut pas une exception. Jacob était un homme d'une puissante force de
volonté au service de Dieu. Il voulait servir Dieu d'une façon sans précédent.
Il voulait ouvrir un chemin exemplaire, accomplissant quelque chose que
personne d'autre ne pourrait refaire.
On
trouve dans la Bible beaucoup de récits concernant Jacob. L'un d'entre eux
décrit l'action très rusée de Jacob lorsqu'il acheta à son frère le droit
d'aînesse en échange d'un bol de potage. Plus tard, il vola la bénédiction de
son père, qui était prévue pour son frère aîné Esaü. En cette circonstance,
Jacob savait sans le moindre doute qu'il se ferait un ennemi de son frère aîné.
Il s'engagea néanmoins. Cette recherche en Jacob, cet ardent désir pour la
bénédiction de Dieu furent tellement forts dans son coeur que Dieu en fut
vraiment réconforté. Après avoir obtenu la bénédiction d'Isaac, Jacob échappa
alors au danger d'être tué par son frère aîné en fuyant loin de sa patrie et en
partant pour la terre étrangère de Haran.
Pendant
21 ans, Jacob endura une vie d'épreuves à Haran. Durant ce temps, Jacob fut
constamment trompé par son oncle Laban. Dix fois Laban trompa Jacob, et Jacob
ne se plaignit même pas une seule fois. Il ne fit que persévérer et attendre le
jour où il pourrait retourner dans sa patrie bénie. Ce jour vint finalement, et
au gué de Yabboq, sur le chemin du retour, Dieu envoya un ange combattre Jacob.
Examinons maintenant cela : un ange envoyé par Dieu apparut soudainement à
Jacob et devint un ennemi redoutable. Dieu assaillit vraiment Jacob et testa la
force de sa foi. Jacob devait lutter contre l'ange. Et il lutta.
Jacob
ne cessa pas de combattre pendant toute la nuit. Il n'abandonna jamais. Dieu
sut alors que Jacob était déterminé à combattre jusqu'au bout, même jusqu'à la
mort. Même quand l'ange le frappa à la hanche et la lui démit, Jacob
n'abandonna toujours pas, malgré la douleur. Jacob finalement gagna le test.
L'ange de Dieu se rendit et lui dit : "On ne t'appellera plus
Jacob mais Israël, car tu as été fort contre Dieu, et contre les hommes, et tu
l'as emporté" (Gn. 32:29).
Depuis
le palais du Pharaon jusqu'au désert
Plus
tard, Dieu choisit Moïse comme Son champion. Imaginez quelle chance Moïse avait
de grandir dans le palais du Pharaon, où il pouvait jouir d'une vie de luxe.
Mais un jour, alors qu'il était encore jeune, il se dressa soudainement comme
le champion de son peuple ; il ne pouvait pas supporter plus longtemps
l'oppression de son peuple par les Egyptiens. A ce moment, il sut que Dieu
était avec lui. Il rejeta son entourage, renonça à lui-même et partit dans le
désert de Madian. Il attendit sa mission ultime pendant quarante ans,
persévérant et devenant de plus en plus digne de la bénédiction de Dieu. La vie
de Moïse était très humble et très douce. Chaque jour, il se soumettait à
nouveau au but de Dieu et Lui demandait de le guider, attendant ardemment sa
mission, la conduite de son peuple hors d'Egypte.
Ces
hommes, Abel, Noé, Abraham, Jacob et Moïse, furent des champions de Dieu.
Regardons maintenant aussi Jean-Baptiste. Décrit dans la Bible comme un grand
saint et un grand prophète, Jean-Baptiste parcourut le pays comme un vulgaire
vagabond. Il marchait sans chaussures, portant une peau de chameau et une
ceinture de cuir, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Ce n'était
pas une manière habituelle de vivre, même du temps de Jean, et je ne pense pas
que les parents de Jean-Baptiste étaient très fiers de leur fils. Ils ont dû
ressentir de la honte.
Imaginez
que vous soyez à la place des parents avec Jean-Baptiste, votre fils, se
retirant dans le désert une année après l'autre, vivant comme un mendiant. Que
ressentiriez-vous ? J'ai voyagé en Israël, et je ne crois pas que vous
trouverez beaucoup de sauterelles ou de miel sauvage dans le désert.
Jean-Baptiste dut bien des fois mendier sa nourriture. Imaginez-le portant une
peau de chameau, nu jusqu'à mi-corps, pieds-nus, avec une barbe, allant de place
en place pour y mendier à nouveau de quoi manger. Si je m'étais présenté ce
soir, sur cette estrade, pieds nus, avec une barbe et habillé d'une peau
d'animal, et si je vous avais dit alors que j'allais proclamer la Parole de
Dieu, vous auriez pensé, j'en suis sûr, que j'étais fou.
Le
rejet de Jésus
Continuons
dans cette ligne et examinons la situation de Jésus-Christ lui-même. Je suis
sûr qu'il se trouve beaucoup de Chrétiens fervents parmi vous qui ont des
opinions diverses sur la vie de Jésus. Comment vous représenteriez-vous
l'apparence de Jésus ? Que fit Jésus durant les trente années qui ont précédé
son ministère public ? Etudiait-il dans une université ? La Bible ne dit pas
qu'il soit même allé à l'école élémentaire. Ce fut un ouvrier, l'aide d'un charpentier.
Il y a tant à savoir, tant de vérités cachées dans la Bible qui ne sont pas
écrites explicitement. Si je révélais quelques-uns de ces secrets, je suis sûr
que vous seriez stupéfaits. Bien que je connaisse ces secrets, je ne peux pas
vous les dire à la légère. Car vous demanderiez alors : "Comment
savez-vous de telles choses ?”
Je les
ai apprises de Jésus. Oui, et j'ai appris de Dieu. Rappelez-vous : à son
époque, personne ne pouvait croire Noé. A son époque, personne ne pouvait
croire Abraham. De la même façon, même si je vous dis sincèrement ce qui s'est
réellement passé au temps de Jésus, personne ne me croira facilement.
Du
point de vue de la société d'alors, Jésus était un enfant sans père, un enfant
illégitime. Aux yeux de Dieu, il était conçu par le Saint-Esprit, mais il n'y
avait aucun moyen de le prouver aux gens. Orientez vos pensées dans une
direction réaliste et considérez attentivement ce que je vais vous dire.
Marie
conçut Jésus avant son mariage. Selon la loi juive, une telle femme devait être
condamnée à mort par lapidation. Joseph éprouva de l'indignation à cause de la
situation de Marie, et attendit calmement le temps normal pour divorcer. Un
ange apparut alors à Joseph et lui dit : "Tu dois prendre Marie
pour femme. Ne la condamne pas car elle a reçu de Dieu une mission
spéciale." Si Joseph n'avait pas été un homme juste, Marie aurait
été automatiquement condamnée à mourir par lapidation.
La
décision solitaire de Joseph
Pensez-vous
que Joseph aurait pu discuter de cette question avec ses parents en disant :
"Mère, Père, ma future femme, ma fiancée a conçu un enfant, mais un ange
m'a dit que c'était la volonté de Dieu, je dois donc la prendre pour femme et
en prendre soin" ? Qu'auraient dit les parents de Joseph ? Il y a beaucoup
de couples d'âge mûr dans l'assistance. Mettez-vous à la place des parents de
Joseph. Vous n'auriez pas cru Joseph s'il avait parlé de cette façon. De
nouveau, Joseph eut à prendre une décision tout seul. Sans discuter de
l'affaire avec personne, il emmena sa fiancée dans quelque endroit caché.
Je suis
sûr que Joseph traversa une période très difficile pendant laquelle il fut
plein de soupçons à l'égard de Marie. Joseph a dû demander à sa future femme :
"Marie, nous sommes proches l'un de l'autre et nous n'avons pas de secret
l'un pour l'autre. Maintenant dis-moi ce qui t'est vraiment arrivé. Qui est le
vrai père du bébé que tu portes ?" Je suis sûr que n'importe quel mari
serait très curieux à ce sujet. Si j'avais été dans la position de Joseph,
j'aurais posé cette question à Marie. Mais Marie disait la vérité lorsqu'elle
affirmait : "Je ne sais vraiment pas qui est le père de cet enfant. Il a
été conçu par Dieu." Combien d'entre vous pourrait croire son explication
? Maintenant, il est plus facile de la croire parce que nous savons qui est
Jésus, mais ce n'était pas le cas du vivant de Jésus.
C'est
pourquoi Joseph éprouva dans son coeur certains soupçons et certains sentiments
d'offense. Il pensait : "Ma femme n'est pas vraiment sincère avec
moi." En raison de ces circonstances, la famille de Jésus fut affectée par
l'agitation et le bouleversement, même après que Jésus soit né.
Un
exemple en particulier témoigne de ce fait. Un jour, Jésus rencontra sa mère
lors d'un repas en Galilée, et Marie avertit Jésus que le vin était épuisé. Il
répondit à sa mère : "Que me veux-tu femme ?" (Jn.
2:4). Le fait remarquable est qu'il ne dit pas "Mère" mais
"Femme". Plus tard, un disciple de Jésus vint à lui en disant : "Voilà
que ta mère et tes frères et tes soeurs sont là, dehors, qui te cherchent" et
Jésus répliqua : "Qui est ma mère ? Et mes frères ?... Voici ma
mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère
et ma soeur et ma mère" (Mc. 3:32-35). Ceci indique qu'aux yeux
de Jésus les membres de sa famille ne faisaient pas la volonté de Dieu.
La vie
pleine de larmes de Jésus
Jésus
endurait une grande angoisse au sein de sa famille. Beaucoup d'histoires
cachées n'ont pas encore été révélées. Beaucoup de faits concernant sa
souffrance sont restés inconnus. La Bible nous laisse une information très
succincte sur les trente ans qui précèdent le ministère public de Jésus. Si
cette période avait été glorieuse, nous pouvons être certains que Dieu et les
disciples de Jésus l'auraient révélée. Mais Jésus vécut dans la douleur et le
chagrin. Ce fut un personnage obscur durant trente ans. Cela explique que les
gens furent choqués de l'entendre dire un jour : "Je suis
l'accomplissement de la loi" et "Moïse parla de
moi". Il proclama : "Je suis le Fils de Dieu" et "Le
Père Céleste m'a envoyé", "Je suis le chemin, la vérité
et la vie, personne ne vient au Père que par moi". Combien d'entre
vous auraient pu accepter des affirmations aussi extraordinaires si nous avions
vécu en ces jours-là ? Jésus déconcertait les gens, il semblait si outrageant.
Même Jean-Baptiste avait des difficultés à voir en Jésus le Fils de Dieu, et
Jean était supposé venir pour préparer les personnes et aplanir le chemin du
Seigneur.
Aujourd'hui,
il est très facile d'accepter Jésus-Christ comme le Fils de Dieu parce que 2000
ans de Christianisme l'ont glorifié comme Dieu. Mais en ces jours-là, les
anciens ne l'ont pas accepté. Et les prêtres ne l'ont pas accepté non plus. Ils
n'étaient pas moins intelligents que nous ne le sommes aujourd'hui. En fait,
nous aurions vraisemblablement commis leurs erreurs si nous avions vécu au
temps de Jésus de Nazareth. Ils virent seulement un proscrit, un blasphémateur
et un hérétique outrageant. Ils ne purent absolument pas voir le Fils de Dieu.
Jésus
avait été attendu pendant longtemps. Le Messie fut attendu pendant 2000 ans.
Mais lorsque finalement il apparut, il ne fut pas accueilli. La foi des Juifs,
à ce moment-là, n'était pas moins forte ni moins ardente que celle des
Chrétiens d'aujourd'hui. Nous savons cependant que les gens fréquentés par
Jésus n'étaient pas au niveau du reste de la société, nous savons que Jésus
fréquentait des prostituées, des percepteurs d'impôts, des pêcheurs. Nous
connaissons le récit rapportant comment, un jour, une jeune femme répandit un
parfum précieux sur le corps de Jésus puis lui essuya les pieds avec ses
cheveux. Si nous avions vu ces choses, combien d'entre nous peuvent dire d'une
manière profonde que nous aurions accepté Jésus comme le Fils de Dieu ?
Les
trois ans de ministère public de Jésus furent bien éloignés de ce que les Juifs
avaient imaginé sur le Messie. Personne ne comprit la véritable mission du
Christ. Les gens jugèrent le Fils de Dieu avec des yeux de pécheurs, selon
leurs propres critères terrestres. Et ils l'ont traité comme ils l'ont voulu.
Ce monde pécheur ne pourra jamais accueillir le Christ dans sa pureté. Il est
venu parmi les siens, mais les siens ne l'ont pas reçu.
Dieu
veut sauver le monde
Comme
je l'ai déjà mentionné, tous les saints, tous les prophètes et tous les hommes
justes de l'histoire durent d'abord renoncer à eux-mêmes et se donner
totalement à Dieu. Quand Il les a appelés, ils ont quitté leur maison, leur
fortune, leur famille et leur nation. Dieu veut Son champion à chaque niveau -
individuel, familial, tribal, national et mondial. Il a suscité Ses champions à
chaque niveau. Et les qualifications pour devenir champion de Dieu, quel que
soit le niveau, demeurent toujours les mêmes. Il a besoin d'une foi absolue,
infatigable, pour suivre le commandement de Dieu, où que cela puisse mener.
Dieu a besoin d'une obéissance totale à Sa volonté.
Nous
devons donc examiner quelle est la volonté de Dieu. Pourquoi Dieu donne-t-Il
une vie si dure à ceux qu'Il a élus ? Le salut individuel est certainement important
aux yeux de Dieu. Dieu ne néglige pas cela. Néanmoins, ce n'est pas le but
ultime du travail de Dieu. La volonté de Dieu est le salut du monde. Dieu a
besoin qu'un individu soit Son champion pour le but ultime du salut du monde.
Dieu appela une famille pour être l'instrument du salut du monde. Dieu appela
Son peuple pour accomplir le salut du monde. Dieu veut avoir une nation comme
Son champion pour l'accomplissement ultime du salut du monde.
Les
hommes du temps de Jésus attendaient le Messie avec impatience. Mais ils ne
pensaient qu'à leur propre gloire nationale, comme Israël, le peuple élu de
Dieu. Ils ne comprirent pas la mission universelle de Jésus-Christ. Le but de
Dieu était d'envoyer le Messie dans le peuple élu d'Israël, de sorte qu'il
puisse s'unir avec ce peuple. Alors les Israélites pouvaient devenir des
soldats de la foi pour accomplir le salut du monde par leur combat.
Le
fondement pour le Messie fut posé par Jacob, le champion de la famille, et par
Moïse, le champion de son peuple. Finalement, le Messie vint dans la nation
d'Israël. Il devait être le champion de la nation et le champion du monde
entier. Le but de Dieu n'est pas seulement le salut d'une Eglise ou d'une
nation. Selon Sa volonté, Dieu sacrifie le moindre pour ce qui est plus grand.
C'est pourquoi Il sacrifiera l'Eglise ou la nation pour le monde. Si les
Chrétiens d'aujourd'hui ne pensent qu'à leur propre salut, leur propre ciel et
leur propre bien-être, alors ils ne vivent pas conformément au but de Dieu. Si
nous sommes seulement concernés par le salut de nos propres familles, nous ne
sommes pas dignes de la bénédiction de Dieu. Si les hommes se concentrent
seulement sur le bénéfice de leur seul peuple, ou de leur seule nation, ils
vont absolument contre la volonté de Dieu.
Dieu
vous donnera votre propre salut. Si vous devenez champion de Dieu pour le salut
du monde, votre propre salut est assuré. Actuellement, le nombre des Chrétiens
représente probablement le septième de la population mondiale totale. Mais
parmi eux très peu sont des Chrétiens fervents. Et parmi les Chrétiens
fervents, combien luttent vraiment pour le salut de l'humanité ? Nous devons
tous nous donner pour le salut du monde.
Dieu ne
peut pas être satisfait de l'homme si nous vivons d'une façon égocentrique.
J'ai rencontré Jésus personnellement, et j'ai reçu une révélation par laquelle
j'ai appris que le chagrin de Dieu est grand. Son coeur est brisé. Aujourd'hui,
Dieu travaille sans cesse pour le salut ultime de toute l'humanité. Il a besoin
de Son champion pour réussir dans ce travail. Le but de l'Eglise de Dieu est de
sauver le monde entier. L'Eglise est l'instrument de Dieu, et c'est ce fait
même que le peuple élu d'Israël oublia au temps de Jésus.
Ayant
commencé par cette connaissance, poursuivons maintenant notre perspective
historique et voyons comment l'Amérique est devenue un pays de bénédiction.
Le
cours du Christianisme
Après
la crucifixion de Jésus et sa glorieuse résurrection, l'Eglise chrétienne se
propagea à travers toute l'Asie Mineure. La principale poussée se fit en
direction de Rome. Rome constituait l'objectif parce qu'à ce moment Rome
représentait "le Monde". Pour que le monde puisse être sauvé, Rome
devait être conquise par l'armée de Jésus-Christ. Mais il s'agissait d'une
bataille impossible, d'un but inconcevable. L'Empire romain apparaissait comme
une forteresse imprenable peu susceptible d'être conquise. Les soldats de Jésus
étaient les mains nues. Ils n'avaient aucune arme, ni épée, ni lance. Ils
avaient pour seule arme l'amour de Dieu et de Jésus-Christ. Ils marchèrent en
avant sans aucune peur, avec force et conviction. Ils payèrent le prix du sang
et du sacrifice.
Il ne
peut exister d'armée plus forte que celle qui ne redoute pas la mort. Il n'y a
pas d'ennemi invincible pour une armée animée par la foi. L'histoire témoigne
des exploits de cette armée de Jésus. L'Empire romain finit par tomber et Jésus
conquit Rome. Le Catholicisme romain devint le centre de la providence de Dieu
pour le salut du monde. Le Pape aurait dû devenir champion de Dieu.
Cependant,
au Moyen Age, une grande corruption apparut dans l'Eglise, et le Christianisme
se désintégra spirituellement. La hiérarchie de l'Eglise médiévale
s'intéressait à sa propre puissance, à sa propre autorité ainsi qu'à son propre
bien-être. L'Eglise jouissait d'une formidable puissance, à la fois politique
et économique. La hiérarchie maintenait cette puissance, en abusait et oubliait
le but de Dieu. Elle se cramponnait obstinément à ses positions et persécutait
sans pitié tout antagoniste. Les autorités de l'Eglise se réclamaient de la
lignée des disciples de Jésus ; et pourtant, elles étaient incapables de s'élever
au-dessus de leurs propres péchés. Chez ces hommes, l'esprit chrétien était
complètement mort.
Mais
Dieu devait continuer à avancer. Il n'est jamais satisfait à moins d'une
réponse totale. L'Eglise avait besoin d'une réforme ; ainsi vint une révolution
religieuse. Martin Luther lança la nouvelle réforme protestante. Tel un violent
incendie, le mécontentement gagna rapidement toute l'Europe, entraînant la
révolte contre le pouvoir de l'Eglise. Ces protestations désavouaient la
vieille Eglise de leurs pères. Dans tout le pays, les hommes justes décidèrent
de s'affranchir des anciennes doctrines et pratiques. Ils voulaient adorer
Dieu, non l'Eglise. Leur revendication était l'égalité devant Dieu. Leur désir
était de communiquer directement avec Dieu. Ils aidèrent Dieu à amener le monde
pas à pas près du but ultime.
Plus
tard, en Angleterre, le peuple protesta de nouveau contre la corruption
intolérable de l'Eglise autocratique. Il s'éleva une clameur exigeant la
purification de l'Eglise d'Angleterre. Le mouvement puritain naquit et
s'étendit rapidement, même sous une grande persécution. Ces nouveaux chercheurs
menaçaient les autorités de l'Eglise établie qui utilisa presque tous les
moyens pour supprimer le nouveau mouvement. Ceux qui voulaient vraiment la
liberté du culte eurent vite le choix entre fuir ou être emprisonnés. Leur
esprit était fort mais ils n'avaient pas assez de puissance pour résister, et
pourtant nulle part où se tourner. Ils s'enfuirent en Hollande. Et ils
aspiraient toujours à un nouveau monde, un nouveau ciel et une nouvelle terre
où ils pourraient trouver la liberté d'adorer Dieu.
Les
Pères Pèlerins
L'Amérique
dut sembler attirante à ceux qui rêvaient d'un nouveau monde. Bien que
l'Amérique fut une terre inconnue, elle leur promettait la liberté de culte
qu'ils recherchaient. Les puritains ressentaient un fort désir de créer une
communauté à eux. L'Amérique semblait le lieu idéal, ils prirent la courageuse
décision de s'y aventurer. Ils s'engagèrent dans la traversée traîtresse de l'Atlantique.
Ils risquèrent leur propre vie, puisant de la force dans leur foi, une foi plus
forte que leur vie elle-même.
Pensez
à cela : ils durent quitter leur famille, leurs parents, leur entourage et leur
pays pour se mettre en route vers une terre inconnue. Leur seul espoir était en
Dieu. A chaque pas qu'ils faisaient, ils dépendaient de Dieu. Leur voyage fut
long et ils traversèrent de nombreuses tempêtes. Ils priaient sans cesse Dieu.
Ils n'avaient qu'une direction où se tourner. Ils se tournaient vers Dieu. Au
cours du voyage, quand ils étaient malades et mourants, ils n'avaient aucun
médicament à prendre, aucun médecin qui puisse les soigner ; ils se tournaient
vers Dieu. Ces pèlerins, hommes et femmes, étaient unis à Dieu. Et c'est ainsi
qu'ils survécurent.
Mettez-vous
dans leur situation où ils avaient une totale confiance en Dieu. Quelle foi
merveilleuse ! Je suis sûr que la foi des Pères Pèlerins toucha le coeur de
Dieu. Et quand Dieu est touché, Il offre des promesses ; et quand Il fait des
promesses, Il les accomplit. Dieu décida de donner à ces hommes pleins de foi
la chose ultime qu'ils voulaient - la liberté de culte. Puis Il décida de leur
donner encore plus.
Je suis
sûr que vous savez, comme je l'ai moi-même appris, que le Mayflower arriva à Plymouth
Rock, en Nouvelle Angleterre, au plus fort de l'hiver. Novembre en Nouvelle
Angleterre est plutôt froid. Le destin des nouveaux arrivants ne pouvait être
que la faim parce qu'il y avait si peu de nourriture à manger. Etant donné ce
fait, cela m'inspire réellement d'apprendre l'histoire des réserves de grain
qui se trouvaient dans la cale du Mayflower et qu'ils ne voulaient pas toucher,
bien qu'ils mouraient de faim. Ils conservaient le grain pour le semer au
printemps suivant. C'était vraiment un exemple suprême de sacrifice. Ils
préféraient mourir dans l'espérance du lendemain plutôt que d'agir par
désespoir pour seulement quelques jours de vie supplémentaires.
Les
Pèlerins arrivèrent dans ce pays, pleins de projets et d'espoir. Ils savaient
que leurs projets étaient plus importants que la préservation de leur propre
vie. Rien n'aurait pu leur donner cette sorte de courage, cette sorte de don
d'eux-mêmes, cette sorte d'esprit de sacrifice, excepté leur foi en Dieu. Quand
ils arrivèrent à Plymouth, les 41 hommes qui avaient survécu au voyage se
rassemblèrent et concertèrent leurs idées pour un gouvernement. Le Pacte du
Mayflower qui en résulta fut signé "Au Nom de Dieu, Amen". C'est
vraiment une merveilleuse histoire. Ce petit groupe d'hommes quitta l'Europe
ayant placé son espoir en Dieu. Ils tombaient malades et mouraient en Dieu ;
ils survivaient en Dieu. Ils formèrent leur premier gouvernement et signèrent
leurs papiers officiels "Au Nom de Dieu".
L'histoire
des Pères Pèlerins américains s'apparente à l'histoire de Dieu. Elle s'accorde
au modèle des hommes justes de l'histoire tels qu'Abraham, Isaac et Moïse. Ces
pèlerins étaient les Abraham de l'histoire moderne. Ils eurent ainsi à
affronter bien des épreuves, même après la signature du Pacte du Mayflower.
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