Le
Futur du Christianisme (2)
28
Octobre 1973 - La Nouvelle-Orléans
Si
Israël avait accepté Jésus
Nous
pouvons maintenant examiner un autre point important. Que serait-il arrivé si
le peuple d'Israël avait accepté Jésus-Christ de tout son coeur ? Imaginez la
nation d'Israël unie avec Jésus. Qu'est-ce que cela aurait signifié ? Tout
d'abord, Jésus n'aurait pas été tué. Les Juifs auraient glorifié Jésus comme le
Seigneur vivant. Ils auraient ensuite marché sur Rome avec le Christ vivant
comme leur commandant en chef, et Rome se serait rendue au Fils de Dieu, de son
vivant. Mais dans la triste réalité de l'histoire, il fallut quatre siècles
pour qu'un groupe de disciples de Jésus conquiert Rome. Jésus ne gagna jamais
le peuple élu d'Israël, et n'en obtint jamais le soutien dont il avait besoin.
Il vint pour bâtir le Royaume de Dieu sur la terre, mais, en fait, il devait
même mettre en garde ses disciples de ne pas divulguer le secret de son
identité parce que le peuple n'acceptait pas sa légitimité de Messie : ainsi,
il lui manqua le pouvoir d'être le Roi des rois.
Aujourd'hui,
nous avons beaucoup à apprendre, et nous ne devons pas croire aveuglément. Nous
devons connaître la vérité cachée dans la Bible. Jésus fut crucifié, non de sa
propre volonté, mais par la volonté des autres. Le manque de foi du peuple élu
d'Israël tua Jésus-Christ.
Et
maintenant, je vais faire une déclaration audacieuse. Jésus ne vint pas pour
mourir. Jésus-Christ fut assassiné. Permettez-moi de répéter : Jésus-Christ fut
assassiné, et son propre peuple le tua. Même le gouverneur romain Pilate
voulait le relâcher. Il ne trouva aucune faute en Jésus. Mais le propre peuple
du Christ le rejeta et força Pilate à relâcher Barabbas à sa place. Quelle
tristesse ! Quelle tragédie !
Cette
nouvelle est peut-être choquante et étonnante pour vous, mais si vous êtes
seulement surpris, vous avez manqué mon but. Je vous révèle ces choses parce
que j'ai le devoir de porter témoignage à la vérité.
Ce fut
le peuple élu d'Israël, les grands prêtres, les anciens, les scribes et les
croyants qui crièrent dans le tribunal de Pilate : "Crucifie-le
!" Saint Paul dit : "Sagesse... qu'aucun des princes
de ce monde n'a connue - s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié le
Seigneur de la Gloire !" (1Co.2:8).
Le
peuple vivant au temps de Jésus-Christ fit une terrible faute. Mais pensez-vous
qu'ils étaient tellement plus ignorants et moins avertis que nous aujourd'hui ?
Non, pas du tout. Ils apprenaient l'Ancien Testament mot à mot et apprenaient par
coeur la Loi de Moïse. D'après leur compréhension, Jésus ne remplissait pas les
qualifications pour être le Messie.
Les
Juifs se trouvaient dans une position très difficile. S'ils voulaient croire la
Loi et les prophètes, ils devaient abandonner la Loi de Moïse telle qu'ils la
comprenaient. Quatre mille ans de tradition s'appuyaient sur l'Ancien
Testament. Il était extrêmement difficile pour le peuple de s'éveiller un
matin, de se détourner de la Loi et d'accepter totalement Jésus-Christ comme le
Fils de Dieu. Parce que le peuple avait les yeux rivés sur la lettre de la Loi,
l'esprit de la Loi passa complètement à côté d'eux.
Regardons
l'Ancien Testament et examinons la prophétie de Malachie : "Voici
que je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que n'arrive mon Jour grand
et redoutable. Il ramènera le coeur des pères vers leurs fils, et le coeur des
fils vers leurs pères" (Ml.3:23-24). Les Juifs connaissaient
clairement la promesse de Dieu. Ils la connaissaient par coeur. Et ils
attendaient la venue d'Elie avant que le Messie n'apparaisse. Quand vint le
Messie, ils demandèrent naturellement : "Où est Elie ?"
Elie
est un prophète qui avait réalisé des oeuvres miraculeuses environ 900 ans avant
le Christ. Et il est écrit qu'il monta au Ciel dans un char de feu. Puisque
Elie monta au ciel, on s'attendait à ce qu'il redescende du ciel. Un tel
miracle eut-il lieu avant la venue de Jésus ? Le peuple entendit-il parler de
l'arrivée d'Elie ? Non. Mais ce qu'ils entendirent un jour fut la voix de
Jésus-Christ déclarant : "Je suis le Fils de Dieu, le Fils unique
de Dieu". Et Jésus ne parlait pas timidement, mais avec force et
autorité. Un tel homme ne pouvait pas être ignoré.
La
question d'Elie
Ceci
posa un grand dilemme au peuple d'Israël. Ils demandèrent aussitôt : "Si
Jésus est le Messie, où est donc Elie ?" A ce moment-là, ils
attendaient très sérieusement le Messie ; ils attendaient donc également Elie.
Ils croyaient qu'il allait descendre directement du Ciel, sortant des nuages,
et que le Messie viendrait peu après de la même manière.
Ainsi,
quand Jésus déclara qu'il était le Fils de Dieu, le peuple juif fut embarrassé.
Si aucun Elie n'était venu, alors il ne pouvait y avoir aucun Messie. Et
personne ne leur avait dit qu'Elie était venu. Les disciples de Jésus étaient
également dans la confusion. Quand ils sortaient prêcher l'Evangile, le peuple
niait avec insistance que Jésus pût être le Fils de Dieu parce que les
disciples étaient incapables de prouver qu'Elie était venu. Ils étaient
confrontés à ce problème partout où ils allaient prêcher.
Les
disciples de Jésus n'étaient pas éduqués dans l'Ancien Testament. Beaucoup de
gens instruits les blâmaient quand ils sortaient prêcher, leur
demandant : "Connaissez-vous la Loi de Moïse ?" Les
disciples étaient embarrassés quand on les attaquait avec les versets de la Loi
et des prophètes. Ils revinrent un jour vers Jésus et lui posèrent la question
: "Que disent donc les scribes, qu'Elie doit venir d'abord ?" Il
répondit : "Oui, Elie doit venir et tout remettre en ordre ; mais
je vous le dis, Elie est déjà venu et ils ne l'ont pas reconnu mais l'ont
traité à leur guise. Et le Fils de l'Homme aura de même à souffrir d'eux".
Alors les disciples comprirent que ces paroles visaient Jean-Baptiste
(Mt.17:10-13).
Selon
Jésus, Jean-Baptiste était Elie.
Telle
était la vérité. Nous avons déterminé la vérité selon les paroles de
Jésus-Christ. Mais les disciples de Jésus ne purent convaincre les anciens, les
grands prêtres et les scribes de ce fait. Pour ces hommes, l'idée était tout
simplement ridicule. La seule autorité qui soutenait une telle idée était la
parole de Jésus de Nazareth. C'est pourquoi le témoignage de Jean-Baptiste
était si crucial. Mais hélas, Jean lui-même nia être Elie lorsqu'on le lui
demanda ! Son reniement fit apparaître Jésus comme un menteur.
Lisons
la Bible :
"Voici
quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs envoyèrent de Jérusalem des
prêtres et des lévites, pour lui demander : "Qui es-tu ? Quoi donc, lui
demandèrent-ils, es-tu Elie ? Il dit : Je ne le suis pas - Es-tu le prophète ?
- Il répondit : Non." (Jn.1:19-21)
Jean
lui-même dit : "Je ne suis pas Elie". Mais Jésus avait
dit : "Il est Elie". Jean rendit presque impossible au
peuple de savoir qu'Elie était venu. Mais Jésus déclara la vérité en tout état
de cause. Il dit : "Si vous voulez m'en croire, il est cet Elie
qui doit revenir" (Mt.11:14). Jésus savait que la plupart des
gens ne pouvait accepter la vérité. Au lieu de cela, ils mettaient en doute la
motivation de Jésus. Pour que Jésus apparaisse comme le Messie, Elie devait le
précéder ; par conséquent, le peuple pensait que Jésus mentait en vue de son
propre prestige. Le Fils de Dieu fut de plus en plus mal compris par les Juifs.
C'était
une situation vraiment grave. En ces jours, l'influence de Jean-Baptiste
s'étendait aux quatre coins d'Israël. Mais Jésus-Christ était une figure
obscure et ambiguë dans la société d'alors. Personne n'était prédisposé à
prendre la parole de Jésus comme la vérité. Cet échec de Jean fut la cause
principale de la crucifixion de Jésus.
Jean-Baptiste
avait déjà vu l'esprit de Dieu descendre sur la tête de Jésus-Christ au
Jourdain. Il avait témoigné à ce moment-là :
"J'ai
vu l'Esprit, tel une colombe, descendre du ciel et demeurer sur lui. Et moi, je
ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'avait
dit : 'Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui
baptise dans l'Esprit-Saint !' Oui j'ai vu et j'atteste que c'est lui l'Elu de
Dieu." (Jn.1:32-34)
Les
rumeurs à propos de Jésus
Oui,
Jean-Baptiste porta témoignage, et il fit le travail que Dieu attendait de lui
à ce moment-là. Mais plus tard, le doute lui vint et il céda finalement aux
nombreuses rumeurs qui circulaient au sujet de Jésus. L'une de ces rumeurs
colportait que Jésus était un enfant sans père, illégitime. Jean-Baptiste
entendit certainement cette rumeur et il s'étonna qu'une telle personne put
être le Fils de Dieu. Bien qu'il ait rendu témoignage à Jésus, par la suite
Jean devint enclin aux soupçons et le trahit. Si Jean-Baptiste s'était vraiment
uni avec Jésus-Christ, il aurait pu amener son peuple à accepter Jésus comme le
Messie, car le pouvoir et l'influence de Jean étaient très grands en ces jours-là.
Je suis
en train de vous dire beaucoup de choses inhabituelles, et vous pouvez vous
demander avec quelle autorité je parle. C'est avec l'autorité de la Bible, et
avec l'autorité de la révélation. Lisons la Bible ensemble, et voyons mot à mot
comment Jean-Baptiste s'est conduit.
"Or,
Jean, dans sa prison, avait entendu parler des oeuvres du Christ. Il lui envoya
de ses disciples pour lui dire : "Es-tu celui qui doit venir ou
devons-nous en attendre un autre ?" (Mt.11:2-3)
Cela se
passait longtemps après qu'il ait témoigné de Jésus comme du Fils de Dieu.
Comment pouvait-il demander : "Es-tu celui qui doit venir comme le
Fils de Dieu ?" après le témoignage qu'il avait reçu de l'Esprit.
Jésus en fut vraiment affligé. Il ressentit de la colère. Jésus refusa de
répondre à Jean-Baptiste avec un oui ou un non direct. Au lieu de cela, il
répliqua : "Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de
chute". Permettez-moi de paraphraser ce que Jésus voulait dire
: "Jean, je suis peiné d'être pour toi une occasion de chute. A un moment
tu m'as reconnu, mais maintenant tu doutes. Je suis affligé que ta foi se soit
révélée être si faible".
Après
cet incident, Jésus parla de Jean à ses propres disciples. Il leur posa une
question de rhétorique.
"Qu'êtes-vous
allés contempler au désert ? Un roseau agité par le vent ? Alors qu'êtes-vous
allés voir ? Un homme vêtu de façon délicate ? Mais ceux qui portent des habits
délicats se trouvent dans les demeures des rois. Alors qu'êtes-vous allés faire
? Voir un prophète ? Oui je vous le dis, et plus qu'un prophète. C'est celui
dont il est écrit : "Voici que j'envoie mon messager en avant de toi pour
préparer la route devant toi !" (Mt.11:7-10)
Voici
ce que Jésus exprimait par-là :
"Jean,
tu es sorti dans le désert pour voir une personne plus grande qu'un prophète -
le Messie, le Fils de Dieu. Tu as tout vu mais tu es passé à côté du point
essentiel, coeur de ta mission. Tu n'as pas su me reconnaître ni faire honneur
à l'attente de Dieu. Dieu Lui-même attendait que tu prépares au Seigneur un
peuple bien disposé. Tu as échoué."
Jésus
conclut : "En vérité je vous le dis, parmi les enfants des femmes,
il n'en a pas surgi de plus grand que Jean-Baptiste et cependant le plus petit
dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui" (Mt.11:11). Les
interprétations chrétiennes traditionnelles n'ont jamais complètement expliqué
la signification controversée de ce verset.
La
mission des prophètes à travers les âges fut de préparer la venue du Messie et
de lui rendre témoignage. Les prophètes ont toujours témoigné longtemps avant
les événements concernés. Jean-Baptiste était le plus grand parmi les prophètes
parce qu'il était le seul prophète contemporain du Messie, le prophète qui
pouvait rendre témoignage, en personne, au Christ vivant. Mais Jean ne sut pas
reconnaître le Messie. Même le moindre des prophètes vivant alors dans le monde
spirituel savait que Jésus était le Fils de Dieu. C'est pourquoi Jean, qui
reçut la plus grande mission, et qui échoua, devint inférieur au plus petit.
Jésus
dit : "Depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à présent, le
Royaume des Cieux souffre violence, et les violents le prennent de force" (Mt.11:12-14).
Jean-Baptiste fut l'instrument choisi par Dieu, destiné à être le premier
disciple de Jésus. Il échoua dans sa responsabilité, et Simon Pierre, par la
force et la puissance de sa foi, gagna cette position centrale pour lui-même,
grâce à son propre mérite. D'autres hommes plus forts et plus violents dans la
foi que Jean-Baptiste combattirent sans relâche avec Jésus pour la réalisation
du Royaume de Dieu sur terre. Les hommes fidèles qui suivaient loyalement
Jean-Baptiste ne purent devenir les 12 apôtres, ni les 70 disciples du Christ,
comme ils auraient dû. Si Jean-Baptiste était devenu le premier disciple de
Jésus, à eux deux ils auraient uni tout Israël. Mais la vérité est que
Jean-Baptiste ne suivit pas le Fils de Dieu.
Un
jour, les disciples de Jean vinrent à lui et lui demandèrent : "Rabbi,
celui qui était avec toi de l'autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu
témoignage, le voilà qui baptise, et tous viennent à lui !" (Jn.3:26).
Il y avait de l'inquiétude dans leur question ; "Regarde tous ces
gens qui vont vers Jésus. Et toi ?" Jean-Baptiste répondit
: "Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse." (Jn.3:30)
Les
Chrétiens interprètent habituellement ce passage comme une preuve de la
personnalité humble de Jean. C'est une compréhension incorrecte de la
signification de ces paroles. Si Jésus et Jean avaient été unis, leur destinée
aurait été de grandir ou de diminuer ensemble. Alors Jésus n'aurait pas pu
accroître sa réputation alors que le propre prestige de Jean aurait diminué !
La réduction de son propre rôle était ce que Jean craignait. Jean déclara un
jour que le Messie était Celui dont "il n'était pas digne
d'enlever les chaussures" (Mt.3:11). Cependant il ne suivit pas
Jésus, même après qu'il sut que Jésus était le Fils de Dieu. Jean-Baptiste
était sans excuse. Il aurait dû suivre Jésus.
Responsable
de la crucifixion
Dieu
envoya Jean comme précurseur du Messie. Sa mission fut clairement définie
: "préparer au Seigneur un peuple bien disposé" (Lc.1:17).
Mais à cause de la trahison de Jean, Jésus n'eut aucune base sur laquelle
commencer son ministère. Le peuple n'avait pas été préparé à recevoir Jésus.
C'est pourquoi il dut quitter son foyer et travailler par lui-même, essayant de
créer un fondement permettant au peuple de croire en lui. Il ne fait aucun
doute que Jean-Baptiste a échoué. Il fut directement responsable de la
crucifixion de Jésus.
Vous me
demanderez peut-être encore : "Avec quelle autorité dites-vous ces choses
?" J'ai parlé avec Jésus-Christ dans le monde spirituel, et j'ai parlé
aussi avec Jean-Baptiste. C'est cela mon autorité. Si vous ne pouvez pas
maintenant découvrir que mes paroles sont la vérité, vous le découvrirez
sûrement par la suite. Ce sont là des vérités cachées qui vous sont présentées
comme de nouvelles révélations. Vous m'avez entendu parler de la Bible. Si vous
croyez la Bible, vous devez croire ce que je dis.
Nous
devons par conséquent revenir à cette conclusion solennelle : la crucifixion de
Jésus fut la conséquence du manque de foi du peuple juif. La cause principale
de son manque de foi fut la trahison de Jean. Nous avons donc appris que Jésus
ne vint pas pour mourir sur la croix. Si Jésus était venu pour mourir, il
n'aurait pas eu cette prière tragique et angoissée dans le jardin de
Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : "Mon âme est triste à en
mourir ; demeurez ici et veillez avec moi. Etant allé un peu plus loin, il
tomba la face contre terre en faisant cette prière : 'Mon Père, s'il est
possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux
mais comme Tu veux'" (Mt.26:38-39)
Jésus
ne pria pas qu'une fois de cette façon, mais trois fois. Si la mort sur la
croix avait été l'accomplissement de la volonté de Dieu, Jésus aurait
certainement prié autrement : "Père, c'est un honneur pour moi de mourir
sur la croix par Ta volonté."
Mais
Jésus demanda dans sa prière que la coupe s'éloigne de lui. Si sa prière était
née de sa peur de la mort, une telle faiblesse l'aurait disqualifié comme Fils
de Dieu. Nous avons été témoins de la mort courageuse de nombreux martyrs à
travers l'histoire du Christianisme - et même ailleurs - des hommes qui non
seulement surmontèrent leur peur de la mort, mais firent de leur dernier
sacrifice une grande victoire. Parmi tant de martyrs, comment Jésus pouvait-il
être le seul à montrer de la peur et de la faiblesse, en particulier si sa
crucifixion était le moment glorieux de son accomplissement de la volonté de
Dieu ? Jésus ne pria pas de cette façon par faiblesse. Croire une telle chose
est un outrage à Jésus-Christ.
La
prière de Jésus au jardin de Gethsémani ne vint pas de la peur de la mort ou de
la souffrance. Jésus aurait consenti et aurait été prêt à mourir mille fois si
cela avait pu accomplir la volonté de Dieu. Il agonisa jusqu'au moment de sa
mort et fit une demande ultime à Dieu parce qu'il savait que sa mort causerait
la prolongation de la dispense de Dieu.
Une
tragique incompréhension
Jésus
voulait vivre et remplir sa mission. C'est une tragique méprise de croire que
Jésus pria pour vivre un peu plus sur la terre à cause de la faiblesse de son
âme humaine. Nathan Hale, dans la lutte de l'Amérique pour l'indépendance, fut
capable de dire à l'instant de son exécution : "Je regrette de n'avoir
qu'une vie à donner à mon pays !" Pensez-vous que Jésus fut une âme plus
petite que celle de Nathan Hale ? Non ! Nathan Hale fut un grand patriote. Mais
Jésus-Christ est le Fils de Dieu.
Réfléchissez-y.
Si Jésus était venu pour mourir sur la Croix, n'aurait-il pas eu besoin d'un
homme pour le livrer ? Vous savez que Judas Iscariote est le disciple qui
trahit Jésus. Si Jésus avait accompli la volonté de Dieu par sa mort sur la
Croix, alors Judas aurait dû être glorifié comme l'homme qui avait rendu
possible la crucifixion. Judas aurait aidé à la dispense de Dieu. Mais Jésus
dit de Judas : "Le Fils de l'Homme s'en va, selon qu'il est écrit
de lui ; mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l'Homme est livré !
Mieux eut valu pour cet homme-là de ne pas naître" (Mt.26:24).
Judas se tua.
Plus
encore, si Dieu avait voulu que Son Fils soit crucifié, Il n'avait pas besoin
de 4000 ans pour préparer le peuple élu. Il aurait mieux fait d'envoyer Jésus
dans une tribu de barbares où il aurait pu être tué même plus vite, et la
volonté de Dieu aurait été réalisée plus rapidement.
Je dois
le redire : la volonté de Dieu était que Jésus soit accepté par son peuple.
C'est pourquoi Dieu travailla avec espoir et dans l'angoisse pour préparer un
sol fertile à la semence céleste du Messie. C'est pourquoi Dieu établit Son
peuple élu d'Israël. C'est pourquoi Dieu envoya un prophète après l'autre pour
inciter le peuple d'Israël à se préparer pour la venue du Seigneur.
Dieu
les avertit et les châtia ; il les persuada et les réprimanda, les poussa et
les punit parce qu'il voulait que Son peuple accepte Son Fils. Un jour les
disciples demandèrent à Jésus : "Que nous faut-il faire pour
travailler aux oeuvres de Dieu ?" "L'oeuvre de Dieu, leur
répondit Jésus c'est que vous croyiez en celui qu'Il a envoyé" (Jn.6:25-29).
Le peuple élu d'Israël fit exactement ce que Dieu avait essayé d'empêcher. Ils
rejetèrent celui qu'Il avait envoyé.
Jésus
n'avait en vue qu'une chose pendant ses trois ans de ministère public :
l'acceptation. Il ne pouvait pas accomplir sa mission autrement. Dès le début,
il prêcha l'Evangile sans équivoque, de telle sorte que le peuple puisse
entendre la vérité et l'accepter comme le Fils de Dieu. La parole de Dieu
aurait dû conduire le peuple à l'accepter. Cependant, quand Jésus vit qu'il
n'était pas disposé à le recevoir par la Parole de Dieu seule, il commença à
réaliser des oeuvres puissantes. Il espérait que le peuple le reconnaîtrait à
travers ses miracles.
"Jésus
a accompli, en présence de ses disciples, encore bien d'autres signes qui ne
sont pas relatés dans ce livre. Ceux-là l'ont été pour que vous croyiez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant, vous ayez la vie en son
nom." (Jn.20:30-31)
Jésus
rendit la vue aux aveugles et guérit les lépreux. Il guérit le paralytique et
rendit l'ouïe aux sourds. Jésus ressuscita les morts. Il fit ces choses
seulement parce qu'il voulait être accepté. Cependant les gens dirent de lui
: "Celui-là n'expulse les démons que par Béelzéboul, le Prince des
démons" (Mt.12:24). Quelle situation navrante ! Jésus vit bientôt
que vouloir gagner l'acceptation du peuple était sans espoir. Dans la colère et
le désespoir, il les châtia : "Engeance de vipères !" (Mt.12:34).
Il ne cacha pas son courroux, mais éclata en colère : "Malheur à
toi, Chorazin ! Malheur à toi, Bethsaïda ! Car si les miracles accomplis chez
vous l'avaient été à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu'elles auraient fait
pénitence sous le sac et dans la cendre" (Mat.11:21). Et il
pleura quand il se rapprocha de Jérusalem :
"Jérusalem,
Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que
de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, à la manière dont une poule
rassemble ses poussins sous ses ailes..., et vous n'avez pas voulu !" (Mt.23:37)
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